Le cinéaste et réalisateur Paul Davis Octobre 2021
Le cinéaste et réalisateur du film Le Loon Ranger des huards, Paul Davis, décrit son œuvre comme un documentaire filmé sous forme d’art avec des éléments réalistes et magiques.
La prémisse du film est basée sur le conflit entre le monde numérique envahissant et le monde naturel de Whitehorse au Yukon. Comme Paul réside depuis plusieurs années au Yukon, il est très sensible à cet environnement canadien.
Au début, le titre temporaire du film était Le rouleau-compresseur numérique contre la nordicité, mais en fin de compte, le réalisateur a opté pour Le Loon Ranger des huards, beaucoup plus court.
L’œuvre a été filmée autour du lac Hidden situé à 3 km de la maison de Paul. Lui, son directeur photo Allan Code de Na-Ho Productions devaient accéder au plateau de tournage en raquettes avec des traîneaux de charge ou en vélo d’hiver sinon à pied avec sacs à dos ou vélo de cargo avec un canot-remorque.
L’équipe a concentré ses efforts pour s’assurer que les images s’adressent au public directement. Le tournage s’est fait avec des caméras Go-Pro à 360 degrés, une Go-Pro submersible installée sur un poteau de fibre de carbone, une caméra numérique grand format, une caméra-robot et un iPhone.
Allan, le directeur photo explique, ‘’pour évoquer la crise du logement abordable au Yukon, on a tourné une scène de proximité qui évoque un sentiment de claustrophobie dans la bibliothèque avec le iPhone, on a tourné entre les livres ce qui n’aurait pas pu être possible avec une caméra de grand format!
Le projet a demandé des centaines des voyages de reconnaissance à pied, en raquettes et à vélo, parfois 2 fois par jour, avec des jumelles géantes sur trépied, pour vérifier si les huards du lac Hidden avaient eu des poussins. De plus, organiser un tournage pendant une élection territoriale et fédérale était un défi puisque cela rendait l’accès à plusieurs endroits de tournage difficile.
‘’On n’a jamais été capable d’avoir la permission des contrôleurs aériens pour faire voler un drone avec un pilote certifié par le fédéral, car on est dans la périphérie de 5km autour de l’aéroport de Whitehorse. On a dû inventer d’autres moyens…’’ affirme le cinéaste.
»Actuellement on passe en studio pour l’enregistrement des voix. On va contre-façonner une émission de radio communautaire. Puis, une aînée parlant la langue aborigène Tlingit va faire parler les huards en Tlingit », raconte M. Davis.
Les tournages en ville, sur la neige, sous l’eau, et en forêt étant terminés, le film commence à prendre forme avec le montage initial prévu pour septembre 2021.
Le tournage a été financé par une bourse du conseil des arts du Canada. En attendant la sortie de ce documentaire, vous pouvez visionner le court-métrage de Paul Davis, -40C sur le site du National Screen Institute.